à travers le pont son grand corps enveloppé d’étoffe bleue ; quand elle arrive près du groupe des Italiens, l’homme aux cheveux gris s’interrompt et, à mi-voix, observe :
— Quels yeux merveilleux !
— Oui ! approuve en hochant la tête le vieillard aux lunettes. C’est ainsi que devait être Basilida.
— Basilida était une Byzantine ?
— Je la vois plutôt Slave…
— On parle de Lydie, remarque le gros.
— Qu’en dit-on ? interroge sa compagne. Des vulgarités, sans doute.
— On loue la beauté de ses yeux.
La dame grimace.
…Le vapeur aux cuivres étincelants se rapprochait toujours davantage de la côte. Les murs sombres de la jetée devenaient visibles ; au delà, des centaines de mâts se dressaient vers le ciel ; çà et là, des flammes de drapeaux pendaient, immobiles ; une fumée noire se dissipait en l’air ; l’odeur d’huile, de poussière, de charbon, le bruit du travail dans le port et le grondement complexe