Aller au contenu

Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
299
NUNCIA

Parlant sans cesse, lançant à tous vents ses plaisanteries, — étincelles de gaîté — mêlées de rires et de chansons qu’elle connaissait pas milliers, elle se tenait là, debout, tout éclatante. Elle connaissait à merveille l’art de s’habiller. Sa beauté y gagnait, de même que le bon vin paraît plus lumineux et meilleur dans un verre de cristal. Car la couleur ajoute toujours à l’odeur et au goût, et mieux que tout au monde sait évoquer la chanson : « Buvons pour donner à l’âme un peu de sang du soleil. » Dieux ! le vin ! Les rumeurs du monde et toute sa vanité ne vaudraient pas le sabot d’un âne, si l’homme n’avait la possibilité d’arroser son gosier d’un bon verre de vin qui vivifie son âme autant que la sainte communion ; remet, comme elle, les péchés, enseigne aux humains à pardonner et à aimer cette terre où, il faut le dire, se commettent tant de vilaines actions. Regardez le soleil à travers votre verre et le vin vous contera des choses merveilleuses !…

Nuncia aussi était debout au soleil, et autour d’elle, allumait des désirs et des idées