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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/39

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LE NAUFRAGÉ


Les cyprès bruissent.

C’est comme si des milliers de cordes métalliques étaient tendues dans l’épaisse feuillée des oliviers ; le vent agite les feuilles roides qui frôlent les cordes et ces contacts légers et incessants remplissent l’air de sonorités chaudes et enivrantes. Ce n’est pas encore de la musique, mais il semble que des mains invisibles accordent des centaines d’invisibles harpes, il semble à chaque instant que le silence va se faire et que les cordes vont jouer de toute leur force un hymne au soleil, au ciel et à la mer.

Le vent souffle, les arbres se balancent et paraissent descendre la montagne pour aller vers la mer, en hochant leur cime. La