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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/40

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CONTES D’ITALIE

vague se brise sur les rochers du rivage avec un bruit sourd et cadencé. La mer tout entière n’est que taches blanches et vivantes, comme si d’innombrables volées d’oiseaux s’étaient posées sur sa surface bleue ; toutes voguent dans le même sens et disparaissent en plongeant pour réapparaître et bruire d’un bruissement à peine perceptible. À l’horizon, deux embarcations se balancent, pareilles, elles aussi, à des oiseaux gris, avec leurs voiles triangulaires hissées très haut. Tout cela rappelle un rêve ancien, à demi oublié, qui ne ressemble pas à la réalité.

— Le vent est fort aujourd’hui, dit un vieux pêcheur assis à l’ombre des rochers, sur la petite plage parsemée de galets sonores.

Le brisant a couvert la grève de filaments d’algues odorantes, rousses, dorées et vertes, qui se flétrissent au soleil sur les galets brûlants. L’air salin est saturé de l’odeur âcre de l’iode. L’une après l’autre, les vagues onduleuses accourent sur le rivage.

Le vieux pêcheur ressemble à un oiseau, avec son petit visage ratatiné, son nez cro-