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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/51

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LE NAUFRAGÉ

trouvé la force et le temps de me confier ce qu’il considérait comme important. J’ai vécu soixante-sept ans, et je puis dire que tout ce qu’il m’a enseigné est vrai !

Le vieillard enleva son bonnet de tricot, rouge jadis, roux maintenant ; il en tira une pipe, et baissant son crâne nu et bronzé, il ajouta avec force :

— Tout est vrai, cher signor ! Les gens sont tels que vous voulez les voir ! Regardez-les avec bonté et vous vous en trouverez bien, eux de même. Ils en deviendront encore meilleurs et vous aussi ! C’est bien simple !


Le vent devenait toujours plus violent, et les vagues plus hautes, plus blanches et plus aiguës ; des oiseaux se groupèrent sur la mer ; ils se mirent à voguer au loin avec une vitesse toujours croissante ; les deux navires aux voiles triangulaires avaient déjà disparu derrière la bande bleue de l’horizon.