Aller au contenu

Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
CONTES D’ITALIE

cun de tes pas ; rappelle-toi que ton honneur est lié à celui de notre famille.

Tout d’abord, Emilia assura sa belle-mère qu’elle aimait son mari et qu’elle n’avait rien à se reprocher. Mais l’autre la blessa de ses soupçons de plus en plus souvent et avec une violence croissante ; poussée par le diable, elle se mit à conter à droite et à gauche que sa bru avait perdu toute pudeur.

Quand elle l’apprit, Emilia eut peur. Elle supplia la vieille sorcière de ne pas la perdre par ses calomnies, jurant qu’elle n’était pas coupable, même en pensée, ce que la vieille refusa de croire.

— Je sais ce que c’est, disait la belle-mère ; moi aussi j’ai été jeune et je n’ignore pas ce que valent ces sortes de serments. D’ailleurs, j’ai déjà écrit à mon fils qu’il revienne au plus vite venger son honneur.

— Tu lui as écrit ? demanda tout bas Emilia.

— Oui.

— C’est bien…

Nos paysans sont jaloux comme des