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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/69

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LA VENDETTA

conduit à la pharmacie pour panser ses horribles plaies, elle fut saisie d’un tremblement et, roulant des yeux fous pleins de terreur, elle s’écria :

— Non, non, je crois en Dieu, il mourra, cet homme ! Car je lui ai fait des blessures terribles ; mes mains l’ont senti… et Dieu est juste, il doit mourir…

Cette femme sera jugée prochainement, on la condamnera sans doute à une très forte peine ; mais que peut faire la prison à un être qui s’est arrogé le droit de frapper et de tuer ? Le fer ne s’attendrit pas quand on le forge.

Le jugement des hommes dit à l’accusé :

— Tu es coupable !

L’accusé répond « oui » ou « non » et rien n’est changé.

Pour conclure, chers signors, il faut souhaiter que l’homme croisse et multiplie là où le Seigneur l’a semé, là où l’aiment la terre et la femme…