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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/78

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CONTES D’ITALIE

jure ! Ida pleurait et riait, moi aussi, et tout le monde riait. On ne doit pas pleurer le jour de son mariage, ce n’est pas convenable, et tous les nôtres se moquaient de nous…

Signors ! C’est bigrement bon d’avoir le droit d’appeler les gens « les nôtres ». Et c’est encore meilleur de les sentir à soi, proches de soi, de sentir que, pour eux, votre vie n’est pas une plaisanterie, ni votre bonheur un jeu !

Et la noce eut lieu. Ah ! quelle merveilleuse journée ! Toute la commune avait les yeux sur nous et tous vinrent dans notre étable, qui était tout à coup devenue une riche maison, comme dans les contes de fée. Et nous avions de tout : du vin et des fruits, de la viande et du pain ; tous mangèrent et tout le monde était joyeux… Car, signors, il n’est pas de joie meilleure que celle qu’on éprouve en obligeant autrui ; croyez-le, il n’y a rien de plus beau et de plus réconfortant que cela !

Le prêtre vint aussi. Il parla très bien, avec gravité :