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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/81

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L’AMOUR MATERNEL

avait pris son fils Djiganjir, il s’efforçait de lui enlever toutes ses victimes, afin qu’elle crevât de misère et d’ennui.

Depuis le jour où son fils était descendu au tombeau et où les habitants de Samarkande avaient accueilli le vainqueur des Djettes, vêtus de noir et de bleu, la tête couverte de cendres et de poussière, jusqu’au moment où Timour rencontra la Mort à Otrara et fut vaincu par elle, c’est-à-dire pendant trente ans, le terrible guerrier ne sourit pas une seule fois. Il vécut ainsi, les lèvres closes, sans baisser la tête devant qui que ce fût, le cœur inaccessible à toute pitié !

Glorifions en ce monde la Mère, la seule force qui triomphe de la Mort ! Ceci est la véridique histoire d’une mère devant qui s’inclina Tamerlan, l’homme d’airain, le fléau sanglant de la terre, le pourvoyeur de la tombe.