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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/82

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CONTES D’ITALIE

Timour-Leng festoyait un jour dans la splendide vallée de Kanigoula, couverte d’un nuage de jasmin et de roses et que les poètes de Samarkande appelaient « L’Amour des fleurs ».

Quinze mille tentes rondes étaient disséminées en un large éventail dans la vallée. Elles ressemblaient à des tulipes, au-dessus desquelles des centaines de bannières de soie simulaient des fleurs vivantes.

Au milieu d’elles, la tente de Timour se dressait pareille à une reine entourée de ses dames d’honneur. Elle mesurait cent pieds de côté et trois lances de haut ; douze colonnes d’or de la grosseur d’un homme en formaient le centre ; une coupole bleue faite de bandes de soie noires, jaunes et bleues, s’arrondissait à son faîte. Cinq cents cordes rouges l’assujettissaient au sol, afin qu’elle ne pût s’élever vers le ciel. Il y avait un aigle d’argent à chacun des angles, et