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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/110

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Il étoit Nègre ce prince africain Oronoko, vendu à Surinam. Madame Behn avoit été témoin de ses infortunes ; elle avoit vu la loyauté et le courage des Nègres en contraste avec la bassesse et la perfidie de leurs oppresseurs. Revenue en Angleterre, elle composa son Oronoko. Il est à regretter que sur un canevas historique, elle ait brodé un roman. Le simple récit des malheurs de ce nouveau Spartacus, et de ses compagnons, eût suffi pour attendrir les lecteurs.

Il étoit Nègre ce Henri Diaz, préconisé dans toutes les histoires du Brésil, auquel Brandano (qui à la vérité n’étoit pas colon) accorde tant d’esprit et de sagacité. D’esclave, Henri Diaz devint colonel d’un régiment de fantassins de sa couleur. Ce régiment, composé de Noirs, existe encore dans l’Amérique portugaise, sous le nom de Henri Diaz. Les Hollandais, alors possesseurs du Brésil, en vexoient les habitans. À cette occasion La Clede se répand en réflexions sur l’impolitique des conquérans qui, au lieu de faire aimer leur domination, aggravent le joug, fomentent des haines, et amènent tôt ou tard des réactions funestes à ceux-ci,