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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/128

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Ramsay, Horneman, Pinkard, Robin, etc., et surtout Clarkson, qui, ainsi que Willberforce, s’est immortalisé par ses ouvrages et son zèle dans la défense des Africains. George

    ses maîtres qui se trouvoit avec nous. La vieille l’aperçut, et l’appelant par son nom, en le tutoyant (suivant l’usage des Nègres de Guinée), avec un air de bonhomie et de simplesse vraiment attendrissant : Eh bien ! quand feras-tu, lui dit-elle, réparer la couverture de ma cabane ? il y pleut comme dehors. Le maître leva les yeux et les dirigea sur le toit, qui étoit à la portée de la main. J’y songerai, dit-il. — Tu y songeras ! tu me dis toujours cela, et rien ne se fait. — N’as-tu pas tes enfans ? (deux Nègres de l’atelier, ses petits-fils), qui pourroient bien arranger la cabane. — Et toi, n’es-tu pas leur maître, et n’es-tu pas mon fils toi-même ? Tiens, ajouta-t-elle, en le prenant par le bras et l’introduisant dans sa cabane, entre et vois-en par toi-même les ouvertures ; aye donc pitié, mon fils, de la vieille Irrouba, et fais au moins réparer le dessus de son lit ; c’est tout ce qu’elle te demande, et le bon Dieu te le rendra. Et quel étoit ce lit ? Hélas ! trois ais grossièrement joints sur deux traverses, et sur lesquels étoit étendue une couche de cette espèce de plante parasite du pays, nommée barbe-espagnole. Le toit de la cabane est entr’ouvert, la bise et la pluie fouettent sur ta misérable couche, et ton maître voit tout cela, et il y est insensible ! Pauvre Irrouba !