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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/130

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Un esclave avoit fui ; le maître promet douze piastres à qui le ramenera. Il est ramené par un autre Nègre qui refuse la récompense, et demande seulement la grâce du déserteur. Le maître l’accorde, et garde les douze piastres. L’auteur du voyage pense que le maître avoit l’ame d’un esclave, et le Nègre l’ame d’un maître[1].

Pour la bonté naturelle des Nègres, après tant d’autres témoins incontestables, on peut encore citer le respectable Niebuhr, qui, dans le Musée allemand[2], s’exprime ainsi :

« Le caractère des Nègres, surtout quand on les traite raisonnablement, est fidélité envers leurs maîtres et bienfaiteurs. Les négocians mahométans à Kahira, Dsjidda, Surate et ailleurs, achètent volontiers des enfans noirs, auxquels ils font apprendre l’écriture et l’arithmétique : leur commerce est presque exclusivement dirigé par ces esclaves, qu’ils envoient pour établir leurs comptoirs dans les pays étrangers.

  1. V. Robin, t. II, p. 203 et suiv.
  2. V. Deutsches Museum, 1787, t. I, p. 424.