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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/132

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Dans une histoire de Loango, on lit que si les Nègres, habitans des côtes, et fréquentant les Européens, sont enclins à la fourberie, au libertinage, ceux de l’intérieur sont humains, obligeans, hospitaliers[1]. Cet éloge est répété par Golberry. Il se récrie contre la présomption avec laquelle les Européens méprisent et calomnient ces nations, que nous appelons si légérement sauvages, chez lesquelles on trouve des hommes vertueux, vrais modèles de tendresse filiale, conjugale et paternelle, qui connoissent tout ce que la vertu a d’énergique et de délicat ; chez qui les impressions sentimentales sont très-profondes, parce qu’ils sont plus que nous voisins de la nature, et qui savent sacrifier l’intérêt personnel à l’amitié. Golberry en fournit diverses preuves[2].

L’auteur anonyme des West indian eclogues[3] dut la vie à un Nègre qui, pour la

  1. V. Histoire de Loango, par Proyart, 1776, in-8o, Paris, p. 59 et suiv. ; p. 73.
  2. V. Fragment d’un Voyage en Afrique, par Golberry, 2 vol. in-8o, Paris 1802, t. II, p. 391 et suiv.
  3. In-4o, London 1787.