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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/133

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lui sauver, perdit la sienne. Pourquoi le poëte qui, dans une note, rapporte cette circonstance, n’y a-t-il pas consigné le nom de son libérateur ?

Adanson, qui visita le Sénégal en 1754, et qui en parle comme d’un élysée, en trouva les Nègres très-sociables, et d’un excellent caractère. Leur aimable simplicité, dans ce pays enchanteur, me rappeloit, dit-il, l’idée des premiers hommes ; il me sembloit voir le monde à sa naissance[1]. En général, ils ont conservé l’estimable bonhomie des mœurs domestiques ; ils se distinguent par beaucoup de tendresse envers leurs parens, beaucoup de respect pour la vieillesse, vertu patriarchale et presqu’inconnue parmi nous[2]. Ceux qui sont mahométans contractent une certaine alliance avec ceux qui ont été circoncis à la même époque, et se regardent comme frères. Ceux qui sont chrétiens conservent toute leur vie une vénération particulière pour leurs parrains et marraines.

  1. Adanson, p. 31 et 118. V. aussi Lamiral l’Afrique, et le peuple africain, p. 64.
  2. Demanet, p. 11.