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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/134

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Ces mots rappellent une institution sublime que la philosophie envioit dernièrement au christianisme ; cette espèce d’adoption religieuse répand sur les enfans des relations d’amour et de bienfaisance qui, dans le cas éventuel et malheureusement trop fréquent, où, en bas âge, ils perdroient les auteurs de leurs jours, prépare aux orphelins des conseils et un asile.

Robin parle d’un esclave à la Martinique, qui ayant gagné de quoi se racheter, préféra de racheter sa mère[1]. L’outrage le plus sanglant qu’on puisse faire à un Nègre, c’est de maudire son père ou sa mère[2], ou d’en parler avec mépris. Frappez-moi, disoit un esclave à son maître, mais ne maudissez pas ma mère[3]. C’est de Mungo-Park que j’emprunte ce fait et le suivant. Une Négresse ayant perdu son fils, son unique consolation étoit de penser que cet enfant n’avoit jamais dit un mensonge[4]. Casaux raconte qu’un

  1. V. Robin, t. I, p. 204.
  2. V. Long, t. II, p. 416.
  3. V. Voyage dans l’intérieur de l’Afrique, par Mungo-Park, t. II, p. 8 et 10.
  4. Ibid., p. 11.