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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/137

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Je doute qu’on puisse trouver beaucoup de résultats pareils, en compulsant les greffes des tribunaux criminels de l’Europe.

La reconnoissance des Noirs, ajoute Stedman, les porte à s’exposer à la mort pour sauver leurs bienfaiteurs[1]. Cowry raconte qu’un esclave portugais ayant fui dans les bois, apprend que son maître est traduit en jugement pour cause d’assassinat ; le Nègre se constitue prisonnier en place du maître, donne des preuves fausses, mais judiciaires, de son prétendu crime, et subit la mort à la place du coupable[2].

Le Journal de littérature, par Grosier, a recueilli des détails attendrissans sur un Nègre de du Colombier, propriétaire dans les colonies, résidant près de Nantes. L’esclave étoit devenu libre ; mais le maître étoit devenu pauvre. Le Nègre vendit tout ce qu’il avoit pour le nourrir. Quand cette ressource fut épuisée, il cultiva un jardin dont il vendoit les produits pour continuer cette bonne œuvre. Le maître tombe

  1. Stedman, t. III, p. 70 et 76.
  2. Cowry, p. 27.