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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/140

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des matelots d’un vaisseau négrier ; ce qui restoit étant insuffisant pour la manœuvre, les Nègres s’y emploient ; par leur secours le vaisseau arrive à sa destination, ensuite ils se laissent vendre[1].

Les philantropes d’Angleterre aiment à citer ce bon et religieux Joseph Rachel, Nègre libre aux Barbades, qui s’étant enrichi par le négoce, consacra toute sa fortune à faire du bien. Les malheureux, quelle que fût leur couleur, avoient des droits sur son cœur ; il distribuoit aux indigens, prêtoit à ceux qui pouvoient rendre, visitoit les prisonniers, leur donnoit des conseils, tâchoit de ramener les coupables à la vertu. Il est mort en 1758, à Bridgetown, pleuré des Noirs et des Blancs[2].

Les Français doivent bénir la mémoire de Jasmin Thoumazeau ; né en Afrique en 1714, il fut vendu à Saint-Domingue en 1736. Ayant obtenu la liberté, il épousa une Négresse de la Côte-d’Or, et fonda au Cap, en 1756, un hospice pour les pauvres Nègres

  1. Stedman, t. I, p. 270.
  2. Dickson, p. 180.