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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/180

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prend leur restauration en 1650, pour leur commencement réel.

À la fin de la guerre avec les Hollandais, les esclaves du voisinage de Fernanbouc, accoutumés aux souffrances et aux combats, résolurent de former un établissement qui assurât leur liberté. Quarante, d’entr’eux, en devinrent les fondateurs, et bientôt leur troupe se grossit par une multitude d’autres Nègres et Mulâtres. Mais n’ayant pas de femmes, ils exécutèrent, sur une vaste étendue de pays, un enlèvement pareil à celui des Sabines. Devenus formidables à tout le voisinage, les Palmaresiens adoptèrent une forme de culte qui étoit, si on peut le dire, une parodie du christianisme ; ils créèrent une constitution, des loix, des tribunaux, choisirent un chef nommé Zombi, c’est-à-dire, puissant, dont la dignité étoit à vie, mais élective ; ils fortifièrent leurs villages placés sur des éminences, et spécialement leur capitale, dont la population étoit de vingt mille ames ; ils élevoient des animaux domestiques et beaucoup de volailles. Barloeus décrit leurs jardins, leur culture de cannes à sucre, de patates, de manioc, de