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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/181

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millet, dont la récolte étoit signalée par des fêtes et des chants joyeux. Près de cinquante ans s’étoient écoulés sans qu’ils fussent attaqués ; mais en 1696, les Portugais combinèrent une expédition pour surprendre les Palmaresiens. Ceux-ci, ayant leur Zombi ou chef à leur tête, firent des prodiges de valeur ; enfin, subjugués par des forces supérieures, les uns se donnèrent la mort pour ne pas survivre à la perte de leur liberté ; les autres, livrés à la rage des vainqueurs, furent vendus et dispersés : ainsi s’éteignit une république qui pouvoit révolutionner le nouveau Monde, et qui étoit digne d’un meilleur sort.

À la fin du dix-septième siècle, l’iniquité détruisit la colonie de Palmarès. À la fin du dix-huitième, la justice et la bienveillance ont créé celle de Sierra-Leone, dont on va parler.

Dès l’an 1751, Franklin avoit établi en principe, que le travail d’un homme libre coûte moins cher, et produit plus que celui d’un esclave. Smith et Dupont de Nemours, développèrent cette idée par des calculs détaillés, l’un dans ses Recherches sur la ri-