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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/207

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une édition de Loqman[1], croit que ce fabuliste esclave étoit Abyssin ou Éthiopien ; conséquemment, dit-il, un de ces Noirs à grosses lèvres et à cheveux crépus, tirés de l’intérieur de l’Afrique ; que, vendu à des hébreux, il gardoit des troupeaux en Palestine. L’éditeur présume que Ésope, Αἴσωπος, qui n’est guère qu’une altération du mot Αἰθίοψ, Éthiopien, pourroit être le même que Loqman[2] ; cette conjecture est trop vague. Parmi ces fables qu’on lui attribue, la dix-septième et la vingt-troisième concernent des Nègres ; mais l’auteur l’étoit-il ? C’est un problème.

En partant de la même hypothèse, on pourroit joindre à Loqman tous les Éthiopiens distingués dont l’histoire a conservé les noms, et surtout cet abbé Grégoire qui, venu en Europe vers le milieu du dix-septième siècle, visita l’Italie, l’Allemagne, fut très-accueilli à la cour de Gotha, et périt dans un naufrage, en voulant retourner dans sa patrie. Il a été trop vanté peut-être par Fa-

  1. V. Fables de Loqman, etc., in-8o, au Caire 1799.
  2. V. La Notice de l’éditeur, p. 10 et 11.