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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/287

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de tes lugubres doléances. Ne redoute plus les chaînes forgées par la main de l’insolente tyrannie, qui se promettoit d’asservir cette contrée.

En lisant ces vers, Mylord, vous demanderez avec surprise d’où me vient cet amour de la liberté ? à quelle source j’ai puisé cette passion du bien général, apanage exclusif des ames sensibles ?

Hélas ! au printemps de ma vie un destin cruel m’arracha des lieux fortunés qui m’avoient vu naître. Quelles douleurs, quelles angoisses auront torturé les auteurs de mes jours ! Il étoit inaccessible à la pitié, il avoit

    No longer shalt thou dread the iron chain,
    Which wanton Tyranny with lawless hand
    Had made and with it meant t’ enslave the land.

    Should you, my lord, while you peruse my song,
    Wonder from whence my love of Freedom sprung,
    Whence flow the wishes for the common good,
    By feeling hearts alone best understood,
    I, young in life, by seeming cruel fate
    Was snatch’d from Afric’s fancy’d happy seat :
    What pangs excruciating must molest,
    What sorrows labor in my parents’ breast ?