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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/295

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sans pitié, sans relâche, en Amérique et en Afrique, des peuples qu’elle appelle sauvages et barbares. Elle a porté chez eux la crapule, la désolation et l’oubli de tous les sentimens de la nature, pour se procurer de l’indigo, du sucre, du café. L’Afrique ne respire pas même quand les potentats sont aux prises pour se déchirer ; non, je le répète, il n’est pas un vice, pas un genre de scélératesse dont l’Europe ne soit coupable envers les Nègres, et dont elle ne leur ait donné l’exemple. Dieu vengeur, suspens ta foudre, épuise ta miséricorde en lui donnant le temps et le courage de réparer, s’il est possible, ses scandales et ses atrocités.

Je m’étois imposé le devoir de prouver que les Nègres sont capables de vertus et de talens ; je l’ai établi par le raisonnement, plus encore par les faits ; ces faits n’annoncent pas des découvertes sublimes ; ces ouvrages ne sont pas des chefs-d’œuvres ; mais ils sont des argumens sans réplique contre les détracteurs des Nègres. Je ne dirai pas avec Helvétius que chacun en naissant apporte d’égales dispositions, et que l’homme n’est que le produit de son éducation ; mais