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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/68

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les témoignages qui déposent en faveur du caractère de Dallas, que faut-il penser d’un homme lorsqu’il se constitue l’apologiste de cette mesure ? Il n’y a selon lui que des archi-sophistes qui puissent la censurer. « Les Asiatiques n’ont-ils pas employé des éléphans à la guerre ? La cavalerie n’est-elle pas usitée chez les nations d’Europe ? Si un homme étoit mordu par un chien enragé, se feroit-il scrupule de retrancher la partie attaquée pour épargner le tout, etc. » ? Mais qui sont les mordans et les enragés, sinon ceux qui, dévorés par l’avarice, foulant aux pieds dans les deux Mondes toutes les loix divines et humaines, ont arraché d’Afrique et opprimé en Amérique de malheureux esclaves. Il est donc vrai que toujours la soif de l’or, du pouvoir, rend les hommes féroces, altère leur raison et anéantit tout sentiment moral. Si les circonstances les forcent à être justes, ils vantent comme des bienfaits les actes que la nécessité leur arrache. Colons, si vous aviez été traînés hors de vos foyers pour subir le même sort qu’eux, à leur place que penseriez-vous ? que feriez-vous ? Bryant-Edwards avoit