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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/82

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ils pactisoient avec leur conscience pour conserver l’esclavage. On ne pouvoit le pendre comme le Nègre, on ne pouvoit le réfuter ; on se borna à déclamer, en disant qu’il avoit écrit une philippique[1].

Dans le gouvernement de ce bas monde, la force ne devroit intervenir que lorsque la raison l’invoque ; malheureusement celle-ci est presque toujours réduite à se taire devant la puissance : « N’est-il pas honteux de parler en philosophe, et d’agir en despote ; de faire de beaux discours sur la liberté, et d’y joindre pour commentaire une oppression actuelle… Un axiome politique est que le système législatif doit être en harmonie avec les principes du gouvernement. Cette harmonie a-t-elle lieu dans une constitution réputée libre, si l’on autorise la servitude » ? Ainsi s’exprimoit, en 1789, à l’assemblée représentative du Maryland, William Pinkeney, dans un discours où la profondeur du raisonnement est parée des richesses de l’érudition et des grâces du style,

  1. V. The Dying negro dans le port-folio, in-4o, de 1804, t. IV, no 25, p. 194.