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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/83

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et qui honore également son esprit et son cœur[1].

L’usage des bourreaux fut toujours de calomnier les victimes ; les marchands négriers et les planteurs ont nié ou atténué le récit des faits dont on les accuse. Ils ont même voulu faire parade d’humanité, en soutenant que tous les esclaves tirés d’Afrique étoient des prisonniers de guerre ou des criminels qui, destinés au supplice, devoient se féliciter d’avoir la vie sauve, et d’aller cultiver le sol des Antilles. Démentis par une foule de témoins oculaires, ils l’ont été de nouveau par ce bon John Newton, qui a résidé longtemps en Afrique ; il ajoute : « Le respectable auteur du Spectacle de la nature (Pluche), a été induit en erreur en assurant que les pères vendent leurs enfans, et les enfans leurs pères ; jamais je n’ai ouï dire en Afrique que cela eût lieu[2] ». Quand des milliers de témoignages ont prouvé

  1. V. The American Museum, or annual register for the year 1798, in-8o, Philadelphie 1798, p. 79 et suiv.
  2. V. Thoughts, etc., p. 31.