Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/90

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apologistes, au lieu qu’en défendant les opprimés et les pauvres, comme il faut lutter contre la puissance, la richesse et la perversité, on ne peut se promettre que des impostures, des injures et des persécutions.

La cause des négriers est donc bien mauvaise, puisqu’aux raisonnemens ils opposent de tels moyens. Vengeons-nous d’une manière qui est la seule avouée par la religion ; saisissons toutes les occasions de faire du bien aux persécuteurs comme aux persécutés.

On a calomnié les Nègres, d’abord pour avoir droit de les asservir, ensuite pour se justifier de les avoir asservis, et parce qu’on étoit coupable envers eux. Les accusateurs sont simultanément juges et exécuteurs, et ils se disent chrétiens ! Maintes fois ils ont tenté de dénaturer les livres saints, pour y trouver l’apologie de l’esclavage colonial, quoiqu’on y lise que tous les enfans du père céleste, tous les mortels se rattachent par leur origine à la même famille. La religion n’admet entre eux aucune différence ; si dans les temples des colonies, quelquefois, on vit les Noirs et les sang-mêlés relégués dans des pla-