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Page:Gréville - Suzanne Normis, roman d'un père, 1877.djvu/86

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SUZANNE NORMIS.

pour les analyses de catéchisme ; et je dois avouer, pour la plus grande gloire de la religion, que nous obtînmes le cachet d’honneur tout le long de l’année. Voilà où devaient me conduire mes études universitaires ! C’est pour cela que j’avais obtenu mes diplômes, hélas !

Suzanne eut beaucoup de peine à accepter la convention. Elle ne voulait absolument pas signer un travail qu’elle n’avait pas fait. Je l’engageai à causer avec ses petites compagnes, et elle obtint facilement des aveux. Personne ne se cachait d’en agir ainsi.

— Tout de même, papa, me dit cette puritaine, c’est joliment malhonnête de signer ce qu’on n’a pas fait. Ce n’est pas seulement un mensonge, c’est un abus de confiance !

— Oh ! les grands mots ! mademoiselle Suzon, vous êtes une petite révolutionnaire.

— Et puis, c’est pour tromper le bon Dieu, ce qu’on en fait que c’est vilain !

Je ne veux pas raconter ici les événements et les orages de ces six mois. Suzanne voulait tout comprendre, tout expliquer ; sa conscience droite n’admettait ni les atermoiements, ni les subtilités, et, pour en arriver à nos fins, ma belle-