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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/11

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LES MYSTÈRES D’UN COULOIR

Léa, qui depuis un instant guignait la pendule, se sauva dans sa chambrette virginale.

Sa mère s’inquiéta :

— Où tu vas ?

— M’ gratter mon cor qui m’ chatouille…

L’explication était plausible, la bonne dame n’insista pas et la jeune fille put gagner sans bruit le vestibule.

Le propriétaire était un homme avare ou un sénateur protecteur des mauvaises mœurs : son immeuble manquait ingénument d’éclairage.

En bas, contre le mur, juste dans le coin le plus obscur, Léa distingua une forme vague. Elle allongea le bout de son nez :

— C’est toi… Çois-Çois ?

Un grognement de fauve lui parut une affirmation et, joyeuse, elle se précipita dans les bras puissants d’un mâle qui ne fit aucune difficulté.

Les mains hardies de ce dernier manièrent sans douceur la robe rose bordée de bleu. Cette opération dura quelques secondes, puis Mlle Léa eut un petit rire aigrelet.