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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/113

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VOIX MYSTÉRIEUSES

— J’ vas ’core imiter le lion !

François se montra tout aussi mortifié :

— E’ rigole, mais j’ vas faire l’ chien enragé…

Et à la même seconde partirent, de deux points éloignés, des hurlements de fauve en chasse et des aboiements de caniche en fureur.

Dans son placard, Mme Cayon fut secouée de terreur et inonda le plancher.

Par contre Léa, doucement, laissa fuser de ses lèvres sanguines un rire moqueur, marquant par cette hilarité qu’elle n’était plus dupe de la ruse.

L’écho de cette gaîté parvint jusqu’aux oreilles de la mère. Un instant, elle douta de l’équilibre mental de sa progéniture.

Évidemment, en des circonstances aussi critiques, il semblait peu naturel de se livrer à la joie.

À la réflexion cependant, elle se dit que ses propres craintes étaient peut-être superflues.

Poussant la porte, elle hasarda au dehors, d’abord le nez, ensuite une pantoufle.