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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/23

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VOIX NOCTURNES

Cette décision remarquable lui rendit sa sérénité. Doucement elle se dirigea vers l’appartement de Léa et, d’une main prudente, entrebâilla l’huis.

La jeune fille, dans son lit virginal, était étendue sur le dos. Son visage harmonieux souriait aux anges invisibles qui visitent les vierges innocentes ; une respiration régulière soulevait sa naissante poitrine.

La mère s’extasia, fière de son œuvre, malgré tout.

— Est-elle jolie !

Léa frissonna, comme caressée dans son sommeil par un rêve voluptueux, paradisiaque. Sa bouche sanguine s’arrondit et flûta en un gazouillis de fauvette :

— Oh !… Fouchtra !