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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/22

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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON

— Il m’a sans doute barbouillée de charbon ?

En face de son armoire à glace, elle cligna un œil, puis l’autre… Rien ! pas la moindre trace noire ne maculait l’épiderme citrin de son visage.

Elle chercha mieux ; sous son peignoir, sur ses jambes grêles… Rien ! Nulle part la plus minuscule parcelle de charbon !…

Alors ?

Le problème devenait angoissant ; un fait était patent : Léa portait les traces d’un contact intime avec un charbonnier. D’autre part, un quidam, qui n’était point charbonnier, appelait sa fille Lélé.

Elle recula, terrifiée, prenant ses tempes de ses deux poings fermés. Elle pressentait, soudain, un gouffre de turpitudes.

— Mon Dieu ! Comment ai-je pu donner le jour à cette fille insatiable ?

Un regain d’énergie la secoua :

— Je surveillerai cette éhontée ; je ne la quitterai plus du regard !… Entre temps… je la cachoterai !