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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/60

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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON

— Sur il est là l’ rossard ! s’ cache seulement pour m’ faire enrhumer.

Tantôt à plat ventre, tantôt de flanc, il rampait sur le pavé glacé, fouillant la nuit d’un regard sévère. Enfin il dut se rendre à l’évidence.

— Bonsoir d’ bonsoir ! J’ l’ai laissé chez la vieille. M’s’ amours sont fichues ! Jamais elle ne voudra d’un gendre qui lâche ses culottes un peu partout !… Faut être juste, c’est pas une recommandation.

Ému, il se rassit sur la première marche :

— Et j’ai soif !… Soif comme le monsieur qui suçait sa langue pour s’ faire de la salive !

Un sentiment d’amertume gonfla son cœur :

— Il y a bien un débit, tout près, mais ma galette est aussi dans mon grimpant !… À la rigueur, j’aurais huit sous, qu’ j’irais comme ça. J’ dirais que j’ suis Écossais… y a pas de déshonneur à être Écossais.

Un courant d’air glissa par la porte et vint balayer François, entre les genoux. Il frissonna.

— Non, jamais j’ pourrai rentrer comme ça