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Page:Grangé et Millaud - Les hannetons.pdf/26

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Ils vont verser des larm’s arrières
Et pousser des cris déchirants.
Jadis, sous ma ramur’ narquoise,
Ils pouvaient se dire en secret :
« — Ah ! que j’ vous aim’, mam’zelle Françoise !
« — Que j’vous aim’, monsieur Dumanet !
Et maint’nant que j’ les abandonne,
Les militair’s, vous comprenez,
N’ pourront plus embrasser la bonne…
Et ça f’ra d’ la peine aux bébés !

Mais, ça ne se passera pas comme ça, je ne me laisserai pas démolir.

LE PRINTEMPS.

Ni moi non plus, je ne vous laisserai pas démolir.

L’ALLÉE.

Je ferai une pétition.

LE PRINTEMPS.

Nous ferons une pétition !

L’ALLÉE.

Vous la signerez !

LE PRINTEMPS.

Nous la signerons… Et je suis sûr que tout le monde la signera avec moi. Mais donnez-moi au moins un petit baiser.

L’ALLÉE.

Oh non !

LE PRINTEMPS, chantant.

Ça f’rait bien plaisir à bébé !

L’ALLÉE, de même.

J’ veux pas faire plaisir à bébé !

Elle sort.


Scène V

LE PRINTEMPS, puis LA PRIME.
LE PRINTEMPS, seul.

Elle ne veut pas faire plaisir à bébé ! (On entend une sonnerie.) Tiens ! voilà l’heure qui sonne… Je vais en profiter pour régler ma montre, qui s’est arrêtée en tombant… Mais où diable est l’horloge ? (Apercevant la prime.) Tiens, la voici… elle vient, elle marche… Une horloge qui marche, ça ne s’était jamais vu !…

LA PRIME, entrant, figure allégorique, représentant divers attributs d’horlogerie, montres, pendules, réveil-matin, et coiffée d’un coucou.