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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/102

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beauté qui dédaignait les coquetteries, se montrant telle qu’elle était. Et, ce n’était pas une sympathie vague qu’il avait éprouvée. Du premier jour où il l’avait vue à la campagne, aux Charmes, il avait pensé en faire sa femme, il avait rêvé se l’attacher à jamais. Le soir, dans sa maison solitaire, l’image de la jeune fille lui était apparue, entourée d’enfants qui seraient les siens, et l’idée de ce calme bonheur, de cette vie grave et riante l’avait séduit, entrant chaque jour plus profondément dans son cœur. La vue de l’intimité de Mme Leydet, le bonheur de leur ménage modèle l’avait sans doute encouragé, et il disait, de sa voix vibrante d’émotion, des mots qui allaient au cœur de Suzanne : sa profonde estime pour Philippe, ce travailleur, passionné seulement des siens et de la science ; la révélation de la mère de famille qu’avait été Suzanne pour lui ; ce type à la fois charmant et respectable, attirant et doux de la mère, toujours tendre, gaie, patiente et forte.