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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/107

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Suzanne attendait ce nom ; pourtant, elle tressaillit en l’entendant dire par les lèvres du jeune homme, familières à le prononcer.

— Je ne sais si elle vous a dit comment nous nous sommes connus ?

Suzanne fit un signe affirmatif. Elle n’avait pas changé de position depuis que le jeune homme parlait, appuyée au fond de la voiture, ses yeux obstinément attachés sur son manchon qu’elle serrait nerveusement sur ses genoux. Malgré tout ce qu’il pouvait dire, son attention n’était pas à l’histoire de Robert ; le nom de Germaine qu’elle sentait arriver avec honte, barrait tout dans son esprit.

— Je vous fais souffrir, dit tendrement le jeune homme, mais il est indispensable que vous me connaissiez bien, que vous sachiez tout… peut-être alors, vous aurez confiance en moi et vous ne me repousserez plus. — J’étais très épris d’elle. Elle me charmait et me déconcertait. Il était impossible de la confondre avec une fille ; et, tout de suite, malgré son silence, j’avais deviné