pour m’établir définitivement dans l’existence que j’avais désirée, et qui devait être, au fond, ma véritable vocation. J’avais beau résister, m’acharner à retrouver mon ancien amour des choses de la campagne, avec un dépit de me contredire si vite, je ne le pouvais pas. Comme, au bout du compte, je n’avais personne pour me blâmer ou me tourner en ridicule, j’abandonnai tout. Quand je vins à Paris, j’avais vingt-trois ans ; pendant un an, je vécus en désœuvré, me raccrochant à des amitiés de collège, aux fils des anciens amis de mon père. J’avais assez de fortune pour que l’on bien, mais j’avais un passé et des goûts trop dissemblables à ceux de mes amis, et je vivais en paria parmi eux. Après avoir épuisé assez vite les distractions à ma portée, je commençais à regretter mon ancienne solitude, lorsque je crus le bonheur arrivé pour moi le jour…
Il s’arrêta, surveillant l’effet de ses paroles.
— Le jour, continua-t-il tout bas, où j’ai rencontré Germaine.