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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/118

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prévoir. Si elle est honnête, le trouble reste cérébral, mais n’en est pas moins profond. Sans la comprendre, sans l’analyser, Suzanne subissait cette impression. Causant avec Robert dans un lieu ouvert, en présence d’un tiers, jamais elle n’aurait accepté ce mariage qui heurtait ses principes et sa délicatesse ; seule, elle se sentit vaincue, et ses idées se modifièrent sous le vouloir du jeune homme.

Elle cédait, brisée de la lassitude intellectuelle du débat de sa raison contre son désir, dans un trouble très doux. Cependant, elle fit un dernier effort :

— Laissez-moi le temps de réfléchir… dans quelques jours, nous reparlerons de cela.

Mais, ardemment, le jeune homme combattait ses atermoiements. À quoi bon attendre ? le temps ne ferait qu’ajouter aux difficultés de la situation. Yvonne pouvait s’inquiéter, se piquer, chercher, deviner, enfin !