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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/119

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C’était juste ; pourtant, elle balançait encore, dans une appréhension de la gravité de sa décision. Enfin, elle se décida :

— Allons, je me rends !… J’espère ne pas faire notre malheur à tous !

Quoique sa responsabilité lui parût pesante, jamais elle n’avait voulu la faire partager à Philippe. Pourtant, son habitude était de tout soumettre à son mari. Dans ce cas-là, un sentiment indéfinissable lui faisait croire qu’elle n’avait pas le droit de l’introduire dans le secret de Germaine.

Confusément, elle sentait que l’esprit de Philippe eût repoussé immédiatement une union aux mauvaises bases ; et un instinct, un sentiment très doux la prévenait pour Robert. Elle avait vu naître, conduit son amour ; il lui coûtait de le rompre à jamais.

Quand Robert comprit qu’elle consentait enfin, dans un élan de joie, il saisit ses mains et les baisa longuement.

Elle n’était pas habituée aux démonstrations ; dans la surprise de cette caresse