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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/131

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animé ; sa robe de cachemire bleu, un peu ouverte, découvrait son cou de blonde grasse, et ses cheveux rattachés en une seule natte épaisse dans le dos mettaient une frisure cendrée sur son front qui adoucissait ses traits un peu forts.

Assise à l’écart, Suzanne sentait une grande tristesse l’envahir, devant ce bonheur confiant ; et, dans un remords, elle se demandait si elle n’avait pas outrepassé son droit en engageant sa sœur ignorante dans cette union.

Pourtant, rien jusqu’à présent n’avait pu l’effrayer ; les présentations s’étaient faites correctement ; on s’était revu sans aucune des émotions qu’elle redoutait ; le mariage se présentait exactement comme si aucun passé n’était là, menaçant, irréparable.

L’impression dominante de Mme Leydet avait été l’étonnement que tout se passât si uniment. Elle ne pouvait comprendre qu’il n’advint pas quelque chose — elle ne savait quoi — qui romprait tout, violemment.