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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/132

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Et, peu à peu, ses craintes s’éloignant, un dégoût lui venait de cette paix, de l’oubli de ces deux amants qui pouvaient se regarder sans rougir. Sa franchise était blessée jusqu’à l’écœurement de l’intimité souriante qui régnait dans la maison. Ce mari et cet amant camarades la révoltaient ; encore plus cette femme, frôlant, tranquille et insoucieuse, les deux hommes qui l’avaient possédée.

— Voyons, Germaine, disait Yvonne que le bonheur rendait expansive, maintenant que tu auras deux sœurs dans le Berry, tu y viendras ?… promets-le-moi ?

Germaine eut un petit rire, jetant un regard amusé à Robert qui, indifférent, reposait sa tasse vide sur le plateau.

— Moi ?… Oh ! je vous gênerais trop !

— Si, si, reprit Yvonne, tu viendras… et tu amèneras Jean… Cela lui fera tant de bien.

Pauvre Jean ! pensait Suzanne. Qui s’occupe de lui ? Justement l’Allemande était