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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/134

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Yvonne secouait la tête :

— Non, non, moi j’adore la campagne.

— Vous ?… peut-être maintenant que vous n’y allez qu’en courant !… mais je vous attends à l’année prochaine !… Paris !… il n’y a que Paris pour faire des femmes toujours gaies et charmantes !

Une nouvelle angoisse serrait le cœur de Mme Leydet. Qui sait, en effet, si ce mariage ferait même le bonheur d’Yvonne ?

Malgré ses dégoûts, Yvonne avait partagé la vie de sa sœur ; elle s’était faite inconsciemment à ces journées constamment remplies, débordantes d’occupations. Son éducation l’avait habituée à toujours courir après les heures trop courtes. Après les cours de l’abbé Gautier qu’elle avait suivis jusqu’à dix-sept ans, elle s’était engagée dans des cours supérieurs de littérature, d’histoire, de chimie ; des leçons de musique, de peinture, de modelage qui se partageaient, à grand’peine, les heures où elle n’accompagnait pas sa sœur dans le monde.