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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/135

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De chaque chose, elle faisait peu, et, isolée, aucun de ces divers talents ébauchés ne pourrait lui servir d’occupation. Le temps qu’elle passait aux ateliers était le plus souvent perdu en bavardages avec les autres élèves, toutes jeunes filles du même monde, poussées par le besoin fiévreux des femmes de Paris de s’agiter, de se remuer dans les arts, par affectation, par mode, par pose, sans but et sans profit.

Peut-être, après ces heures gaies et surchargées, le calme de la province, auquel elle aspirait, lui semblerait-il terriblement lourd, à la longue.

Quoique son instruction dirigée par sa mère et sa première jeunesse n’eussent point eu la légèreté amusante de celle d’Yvonne, Suzanne se souvenait de l’impression d’isolement, de ténèbres, d’ennui que la province lui avait causée, et elle la craignait pour sa sœur. Tout de suite, pour la plier à sa vie, les enfants étaient venus et son amour immense pour eux lui avait tenu