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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/136

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lieu de tout. En serait-il de même pour Yvonne ? Au fond d’elle-même, Suzanne pensait que non. La jeune fille n’avait pas innée la passion de l’enfance. Elle n’était pas attirée par la faiblesse, et le dévouement ne lui était pas naturel. Son attitude vis-à-vis de son petit neveu le disait. Devant l’abandon de Jean, Suzanne se serait faite sa mère ; Yvonne le plaignait, blâmait sa sœur, et ne se rapprochait pas de lui.

Quelle force aurait-elle donc plus tard, quand son amour pour son mari, refroidi par les années, ne la préserverait plus ?

En province, comme à Paris, les occasions se trouvent toujours pour la femme qui faiblit ; et les suites en sont toujours plus graves : la solitude qui permet de rêvasser, les voisinages, les médisances qui hâtent la chute et la consacrent immédiatement.

Et si, un jour ennuyée, désillusionnée, quelque chose manquant à sa vie, elle apprenait le secret de son mari et de Germaine, qu’arriverait-il ?