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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/152

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la souffrance du battement précipité de son cœur, lorsque son mari était entré dans la chambre où elle l’attendait, avec l’angoisse cruelle de ce qu’elle devrait subir et la répugnance, le dégoût jusqu’à la nausée de l’homme.

Ce n’était pas celui qu’elle estimait, l’intelligence qui plaisait à la sienne, qu’elle redoutait ; mais, l’homme qui allait accomplir sur elle l’acte du mâle sur la femelle, et que ses sens calmes et son éducation chaste repoussaient, éperdus. Si dans cet instant d’affolement, elle ne s’était pas refusée, violemment, c’était par pudeur, avec l’effroi d’un scandale, préférant se soumettre que de mettre au jour ses souffrances.

Pourtant, elle songeait que son mari n’avait jamais été pour elle qu’un camarade, un ami, un frère, accepté comme époux par nécessité ; tandis que sa sœur semblait ressentir de l’amour pour Robert, un attrait qui adoucirait peut-être ses répugnances. Et, sans pouvoir le comprendre, elle s’efforçait