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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/151

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parler, après de longs silences, et des accents qui détonnaient dans les phrases les plus banales.

Rien, pourtant, dans les lettres que Suzanne avait reçues pendant le mois précédent ne pouvait faire craindre la survenance d’un incident quelconque. Après tout, l’approche seule du mariage énervait peut-être Yvonne. L’attente de cet événement si grave et l’écoulement fatal des minutes qui en séparent, agissent fortement sur une jeune fille, troublant profondément ses fonctions physiques et morales.

Et, maternellement, Suzanne s’apitoyait sur les émotions presque douloureuses que sa sœur devait éprouver.

Évidemment, avec ses vingt-deux ans et son éducation parisienne, Yvonne n’était plus ignorante ; mais, Suzanne savait, par expérience, que la connaissance précise de l’acte du mariage, loin de préparer la jeune fille, double son émoi au moment décisif.

Elle se rappelait le soir de son mariage :