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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/164

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Aucun désagrément ne parvenait à cette pièce lumineuse, à l’air tiède, parfumée des poudres qui volaient et des flacons débouchés. Les glaces lui renvoyaient son image gracieuse, la rondeur de ses bras, la minceur extrême de ses poignets, la profondeur de ses yeux allongés où la lumière mettait une étincelle brillante ainsi que sur l’émail de ses dents quand elle se souriait, s’approchant et s’éloignant de la glace, dans une admiration étonnée de se plaire autant.

En chemise et en jupon, les pieds nus sur le tapis, ses seins dessinés sous les dentelles, elle restait longtemps, s’étudiant dans toutes ses poses, heureuse de se connaître, de se parcourir des yeux. Dans ces moments-là, elle se sentait très bonne, remplie d’une émotion affectueuse qui débordait ; et, dans la joie de l’attrait qu’elle s’inspirait, n’importe quel service ou sacrifice on lui aurait demandé, elle l’eût accordé avec enthousiasme. Souvent, il lui arrivait de faire des cadeaux à sa femme de chambre dont elle se