Aller au contenu

Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

repentait plus tard, revenue à sa nature égoïste et froide qui regrettait toujours dans l’objet donné, l’usage qu’elle aurait pu en faire elle-même.

Mais, Pauline, faite à ces sautes de caractère, se hâtait d’empocher ou de faire disparaître le ruban, la dentelle ou la robe obtenue des attendrissements passagers de sa maîtresse. En fille sensée, elle amassait tout l’argent qu’elle tirait de sa place pour acheter un fonds de restaurateur, boulevard de Clichy, qu’elle et Baptiste, qui devait l’épouser sitôt leurs épargnes suffisantes, guignaient depuis longtemps.

Suzanne n’avait point tant de préparatifs à faire : une demi-heure et deux bougies lui suffisaient. Elle passa simplement de l’eau tiède sur sa figure, ses épaules et ses bras ; puis, ses cheveux relevés, une aigrette de plumes noires piquée d’une agrafe de diamants — les seuls qu’elle possédât — plantée sur le côté de sa tête, elle passa une robe de velours noir aux draperies rete-