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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/169

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bon de valser, maintenant, il y aurait de la place !

Alors, tandis que Georges jouait une valse, avec un sourire approbatif à la beauté de sa femme, Robert s’avança très vite, sans y réfléchir ; et, enlaçant Germaine, ils commencèrent à valser.

Georges jouait bien, en musicien né qui, toute sa vie, malgré les occupations, les travaux, les soucis, avait gardé le culte de la musique. Sous ses doigts, la valse d’un motif vague avait un rythme puissant, presque sauvage, qu’un habile seul en musique sait donner.

Germaine valsait comme il plaît aux hommes, on la sentait tout entière sans qu’une réalité pénible en détruisît le charme, elle s’abandonnait sans être lourde. Tout son art était de suivre, attentive et docile, les mouvements de l’homme qui l’étreignait.

Elle dansait, le bras appuyé sur l’épaule de Robert, sa poitrine nue le frôlant ; et, au-dessus de ses pieds dont la pointe légère se