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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/203

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dérait comme des preuves, tout à l’heure.

Quand elles terminèrent leur entretien, il était neuf heures. Le soleil glissait de grands rayons entre les rideaux baissés ; tandis que la lueur fausse des bougies tombait, chacune s’éteignant à son tour, noyée au fond du candélabre. Alors, elles s’aperçurent du froid qui les pénétrait, marbrant de rouge la nudité de leurs épaules. Et, l’émotion morale épuisée, le malaise physique de cette nuit de fatigue apparaissait.

Ayant obtenu que Yvonne essayerait de se reposer un peu, Suzanne s’éloigna doucement, brisée, elle aussi, par les fatigues émotionnantes des heures précédentes.

Passant devant la chambre de Germaine, mue par une intention vague, elle ouvrit la porte.

Seule, et à l’aise dans le grand lit, Germaine dormait profondément sous la lueur douce de la veilleuse. Sa tête aux traits purs était renversée sur l’oreiller, de chaque côté, ses cheveux en deux tresses régulières